vendredi 27 novembre 2009

Le douanier de Shenzhen… et le voyageur fou

Bonjour à tous,

Allez, après les nombreuses photos auxquelles vous avez eu droit, et le trop long silence que nous vous avons fait endurer, voici une anecdote amusante qui vaut le coup d’être lue. Que ceux qui seront effrayés par la longueur m’excusent, mais c’est pas difficile à lire !

Ca y est, j’ai donc attaqué le boulot il y a deux semaines ! (Deux semaines après Tina) Il faut dire que je commençais à rouiller !

Mais avant cela, il a fallu récupérer le visa de travail au bureau de l’immigration, puis sortir du territoire (de Hong Kong) et y rerentrer, pour l’activer. Pour Tina, deux semaines plus tôt, nous avions fait l’aller et retour jusqu’à Macao. Ca coûte quand même un peu cher, et ça prend du temps. Du coup, j’ai demandé si je pouvais faire activer mon visa en allant en Chine (à Shenzhen) sans visa pour la Chine, et rerentrer immédiatement à Hong Kong. Ca me ferait gagner du temps et de l’argent. Et puis comme ça je pourrais peut-être revenir à l’Immigration dans la foulée faire ma demande de carte d’identité hongkongaise. Tout ça dans la même journée, une fois le visa tamponné.
Le fonctionnaire, à l’Immigration, me dit que je peux en effet faire l’aller et retour jusqu’à Shenzhen sans problème pour activer le visa de travail.

Allez, je saute dans le train jusqu’à la frontière…

Le poste frontière de Shenzhen, c’est un immeuble énorme, une « usine », où passent des milliers de personnes chaque heure. C’est sur plusieurs étages, à cheval sur la rivière qui fait office de frontière (OK, Hong Kong fait bien partie de la Chine, mais tant qu’elle a son régime spécial, jusqu’en 2047, la frontière est comme entre deux pays… en guerre froide ! L’un capitaliste, l’autre communiste !) Les douaniers sont extrêmement suspicieux, en particulier les Chinois, et regardent votre passeport et votre visa sous tous les angles, n’hésitent pas à vous interroger dans un bureau à l’écart (brrr…), bref, ça ne rigole pas !
Donc à l’intérieur de cette usine, deux ponts, fermés sur les côtés, de 15 m de large et 100 m de long, se superposent, permettant à des flots incessant d’individus de passer cette rivière. C’est le No Man’s Land… où l’on n’est nulle part… ni en Chine (qui se trouve sur la rive Nord), ni à Hong Kong (qui se trouve sur la rive Sud)… (re brrr…)

Donc en arrivant au terminus du train, je sors, remplit la paperasse assurant que je n’ai pas la grippe A, que je n’ai pas de fièvre, que je n’ai fréquenté personne de malade, etc, puis passe devant les douaniers hongkongais qui tamponnent mon passeport comme quoi je suis bien sorti.
« Tank you Sir » A Hong Kong, pas de problème, les douaniers parlent anglais.

Je traverse le pont… je ne suis plus nulle part…

Arrivé de l’autre côté, des hommes masqués me prennent la température… Non, je n’ai toujours pas la grippe A. En fait, tout le personnel porte des masques en papier, pour se protéger du méchant H1N1… Je remplis encore des petits papiers à donner au douanier avec le passeport.

Je fais la queue devant une jolie douanière chinoise… malheureusement, également masquée.
Et c’est à mon tour. Je donne mon passeport, mais la douanière, après l’avoir feuilleté dans tous les sens, s’étonne du fait que je n’aie pas de visa valable pour la Chine. Je lui explique que je passe juste la frontière pour retourner immédiatement à Hong Kong, pour activer mon « working visa ».
Elle cligne des yeux trois fois en me regardant, ses yeux devenant de moins en moins pénétrants… puis me dit « Aaah ! Upter ». Je comprends qu’il me faut aller dans un bureau à l’étage.

Là, m’attendent des petits papiers à remplir, toujours la même musique : qui suis-je, d’où viens-je, où vais-je (les question existentielles que je me pose déjà en permanence !)… je remplis, puis prends mon petit numéro, m’assieds, et patiente qu’on m’appelle.

Ca y est, numéro 95, c’est moi. Je m’avance jusqu’au bureau, donne mon passeport et mon petit papier. Je commence à me poser des questions, que fais-je ici ? Je demande au bonhomme derrière la vitre si c’est bien là pour avoir une autorisation pour la journée (j’ai lu qu’on pouvait avoir des autorisations de 72 heures pour faire du shopping à Shenzhen)… J’ai droit à trois clignements d’yeux. On me rend mon numéro et on me dit d’attendre.

J’attends.

Numéro 95, on m’appelle à un autre bureau. J’y vais. On me demande 160 HK$. « Pardon ?, mais je ne veux pas de visa, je veux juste passer la frontière et revenir immédiatement à Hong Kong avec mon visa tamponné »… Clignements d’yeux… « Aaahh, Hong Kong, ok, go down ! »

Bon, je redescends et m’avance vers le pont… des hommes m’arrêtent en chemin. Il faut dire qu’on me voit venir de loin, marchant à contre sens vers le pont ! Je tente d’expliquer… « Hong Kong, working visa, stamp… ». Clignements d’yeux… « No no, dess tweni eigh », en me montrant un papier où sont écrites les consignes : allez au guichet n°28.

Je vais donc faire la queue près du douanier chinois n°28, qui s’occupe des « cas spéciaux ». (Ah, pourrais-je donc sortir ?).

C’est mon tour, passeport, pas de visa, clignements d’yeux, mais qu’est-ce qu’il fout là ?
Je réexplique… clignements d’yeux ( toujours derrière le masque)… On me demande de patienter. Mon passeport part dans les mains d’un autre douanier, en direction d’un bureau, là bas, au fond…

Il revient au bout de 15 bonnes minutes. C’est bon, vous pouvez retourner à Hong Kong…
Quoi ? Tout ça pour ça ?

Bon, je vais retraverser le pont !

Là, les même hommes m’arrêtent. On me fait traverser le pont sur une file latérale.
Arrivé de l’autre côté, je me retrouve face à une ligne de douaniers qui me tournent le dos. Je suis à contre sens. Il s’agit de la ligne de sortie de Hong Kong (je ne sais pas si je suis clair). Moi, j’ai besoin de rerentrer, c’est à l’étage supérieur, mais comment y aller ???
Des douaniers me demandent ce que je veux… « Faire tamponner ce foutu visa ! »
Clignement d’yeux en regardant mon passeport… C’est mauvais signe, parce qu’ici, ils parlent anglais.
- But…
- But what ?
- Vous ne pouvez pas faire tamponner votre visa si vous n’êtes pas sorti du territoire.
- Oui, mais je n’ai pas de visa pour la Chine. Quoi ? Je suis coincé entre les deux ?
- Ah, alors si vous voulez aller en Chine, vous devez aller à l’agence CTS à Hong Kong, et commander votre visa.
- Non non, je ne veux pas aller en Chine, je veux juste qu’on me tamponne mon (foutu) visa.
- Ah oui, mais vous ne pouvez pas rentrer dans Hong Kong si vous n’êtes pas sorti du territoire…
- Mais ?? Je suis sorti là !
- Non, vous devez rentrer dans un autre pays, et revenir après.
- C’est ce que je voulais faire. A l’immigration, on m’a dit que je n’avais pas besoin de visa pour la Chine pour faire ça. Si je rechoppe le type qui m’a dit que c’était possible !- Oui, si vous voulez aller en Chine, vous devez aller dans à l’agence CTS à Hong Kong, et commander votre visa.
- Oui, j’ai bien compris, ça, mais ça ne m’intéresse pas d’avoir le visa, je n’ai rien à faire en Chine moi, et ça coûte cher… Je veux juste avoir mon visa tamponné ! Alors, qu’est-ce qu’on fait ?- Et bien vous devez sortir du territoire, et revenir.
- Grrrr… mais je n’ai pas de visa, et à la douane, là bas, de l’autre côté du pont, ils ne me laissent pas passer sans visa !!! Pas même le temps de monter l’escalier avec un agent et de revenir !- Alors, si vous voulez un visa, vous devez aller à l’agence CTS à Hong Kong, et le commander.
- MAIS ENFIN !! Je comprends bien, ça, mais vous ne me laissez pas retourner à Hong Kong, et ils ne me laissent pas aller en Chine ! Vous vous foutez de moi, là, ou quoi ? C’est caméra cachée ? Quoi? Je suis obligé d’acheter ce (foutu) visa pour monter l’escalator jusqu’au premier et repasser la douane en sens inverse ?
- Je comprends bien votre problème, monsieur, (ah bon ?), mais il n’y a pas d’autre possibilité…
- Quoi ? Que d’acheter ce (fucking) visa pour 3 minutes et demie sur le territoire chinois ??
- Oui.

Je rage tout seul pendant 5 minutes contre le mec à l’Immigration qui m’a dit que je pouvais passer la frontière sans visa et sans problème …

Et je me décide à retourner de l’autre côté, dans le bureau à l’étage où, trente minutes plus tôt, ils voulaient me vendre un visa.

Alors je monte, je rererempli ce foutu papier de merde avec mon nom, d’où viens-je, où vais-je, et me présente devant le type, qui me reconnaît, et ne cligne plus des yeux… Il parle en chinois à sa collègue.
- Je voudrais acheter le visa chinois.
Il ne parlent toujours pas un mot, et me montrent un papier ou est écrit, en anglais « Pour acheter le visa pour la Chine, allez à l’agence de CTS à Hong Kong »
- Mais ??? Il y a une demie heure vous vouliez m’en vendre un !?!?
Clignement d’yeux… mais un peu hostiles, cette fois, genre « la ramène pas trop mon coco, ou on s’occupe de toi ! ». Et puis je dois avoir l’air énervé, je crois. Je laisse siffler un « fucking ridiculous », et me barre.

Alors, qu’est-ce que je fais ?

Je redescends sur le pont, où les types m’empêchent d’aller plus loin, et me regardent de plus en plus incrédules. Ils me montrent le papier qui dit d’aller au guichet n° 28 (le contrôle du passeport qui dure un quart d’heure)

- Quoi ? Mais vous venez de me voir, vous ne vous souvenez pas de moi ? Ca suffit maintenant, je perds vraiment patience ! Laissez moi retourner à Hong Kong !
Finalement, l’un d’eux me reconnaît et me laisse passer, dans l’allée latérale du pont.

J’arrive de l’autre côté, et retourne voir les douanier au bureau des « interviews ». Ils me regardent revenir bredouille… pas de visa.

- Alors ? Maintenant ? S’il se met à m’expliquer qu’il faut aller à CTS à Hong Kong pour acheter le visa, je lui fais bouffer mon passeport par le nez !- Ah, ils vous refusent le visa maintenant. (bah oui, tu m’étonnes !)- Alors, vous avez un lit, pour moi, là ? Où est-ce que je peux aller manger ? C’est sympa ici !
- Mais oui, vous pouvez dormir dans la salle de fouille au corps, et pour manger, il n’y a pas grand chose, en revanche, pour fumer, il y a les cigarettes de contrebande qu’on vient de chopper au mec qui est assit sur le banc, là.
- Ah oui, une clope ce serait pas mal, là, tout compte fait.
- Très bien, alors ce qu’on peut faire, c’est d’annuler votre tampon de sortie, et vous retournez à Hong Kong, vous allez au bureau de CTS…
- OK, annulez le, mais non… non non, j’irai à Macao plutôt, je ne vais pas revenir ici, je crois.
- Comme vous voulez, mais Macao, ça vous revient plus cher que le visa, parce que si vous faites le compte…
- Ok Ok, laissez moi partir, pleeeease !

On me reprend mon passeport, j’attends sur le banc des accusés, et une fois qu’on m’a rendu mon passeport, on me fait monter un escalier étroit qui retourne à l’étage et d’où je peux – enfin ! – ressortir et reprendre le train en sens inverse.

Eh bien ! J’ai dû perdre 4 kilos dans cette histoire.

Du coup, le surlendemain, j’ai pris un aller et retour pour Macao, où je me suis baladé une heure avant de revenir. Ca m’a coûté deux fois plus cher, c’était quatre fois plus long, mais trois fois plus simple.

mardi 10 novembre 2009

(Re)Sortez le champagne !

Ca y est!!!
On a tous les deux nos visas!
YEEEAAAAHHH! We made it!!!
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Tina s'est mise au boulot il y a déjà une dizaine de jour,
et moi, je vais probablement attaquer vendredi...
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Je vous tiens au courant.
A plus.
Bastoche

mercredi 4 novembre 2009

Balades en tandem

Dimanche 8 novembre,


Nous revoilà dans deux petits films, avec notre tandem de compèt'...


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Ici, sur les chemins qui longent là rivière Yulong,
traversant une succession de petits hameaux et de rizières..
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Et ici, alors que nous roulons dans la ville.
Comme vous allez le constater, la circulation se fait
selon des règles qui sont... assez différentes de chez nous!
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Donc vous l'avez peut-être remarqué, dans les carrefours, personne ne s'arrête...



Pourquoi rouler à droite si le chemin est plus plat à gauche?


Plutôt que de se céder le passage, on travaille sur le compromis.
Chacun fait de la place à celui qui arrive... (une belle philosophie, non?)


Du coup, tout le monde klaxonne à qui mieux mieux (sans aucune agressivité)


pour se signaler aux autres, qui, bien entendu, s'engagent sur les routes


sans regarder au préalable si quelqu'un arrive à droite et à gauche...
En trois semaines, nous n'avons vu aucun accident à Yangshuo.


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Voici (enfin!) une carte de Chine, pour que vous vous repériez un peu!


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La province du Guangxi est frontalière avec le magnifique Yunnan où il faudra qu'on aille absolument, et avec le Vietnam.
Cependant, nos finances ne nous permettaient malheureusement pas de nous balader plus loin...



C'était un peu frustrant, mais rester trois semaines à Yangshuo a aussi été une très bonne expérience.
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Autre sujet et qui n'a rien à voir.
On m'a signalé des bugs sur le blog.
En avez vous rencontré? De quel type, depuis quand?
Merci de me (nous) le signaler quand un truc ne va pas,
et on fera notre possible pour résoudre le problème
(mais il faut dire que nos limites sont vite atteintes, dans le domaine de l'informatique)
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A très bientôt!
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B&T
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PS: Non, je n'ai toujours pas mon visa... Maintenant, ils ont mon diplôme (merci Pascale),
donc j'attends patiemment...

Impressions de Yangshuo


Vendredi 6 novembre

Après les (trop) nombreux panoramas, voici quelques films, histoire de vous plonger un peu plus dans l'ambiance du coin.




Une nouvelle aventure gastronomique qui s'est soldée par une nuit à ne presque pas dormir...
Mais rassurez-vous, on n'a pas mangé que des escargots, là bas !



A Yangshuo, un repas nous coûtait entre 5 et 10 yuans. Pour 5 yuans (0,50€) on pouvait avoir une soupe de nouilles, ou des ravioli à la vapeur (Wouah, trooop bons!)


Il y avait aussi le riz cuit dans un plat en terre cuite, et accompagné d'un peu de ce qu'on voulait (légumes, viande, poisson frit ou séché). C'était super bon ça aussi.


Et puis, évidemment, les classiques currys, sauce aigre-douce, riz frits, nouilles frites, etc.


Notons que pour Tina, il était bien plus facile d'y manger végétarien qu'à Hong Kong, où il faut se battre pour ne pas avoir de viande dans son assiette.

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Yangshuo vit essentiellement du tourisme.

Les deux rivières Li et Yulong sont l'occasion de balader des touristes (essentiellement chinois) sur les fameux "bamboo boats" pour quelques yuans.

Ainsi, on descend la rivière avec le courant.

Ensuite, les radeaux sont ramenés sur le toit des tuk-tuks jusqu'à leur point de départ.

Et ça tourne comme ça toute la journée...





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Pour ceux qui ne vivent pas directement du tourisme,

il reste le travail au champ, afin de nourrir tout ce monde.

La province du Guangxi est très pauvre, et les paysans que l'on voit le long des chemins n'ont souvent qu'une seule bête, ou travaillent dans les nombreuses rizières que l'on longe à vélo.




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Voici le fameux billet de 20 yuans.

Ca, c'est pour le verso du billet.
Le recto, c'est bien simple, qu'il s'agisse d'un billet de 1, 2, 5, 10, 20, 50, ou 100 yuans, c'est toujours pareil...
Vous l'avez deviné, il s'agit d'un portrait de?...
De?...
Bah oui, de Mao!
Heureusement qu'il figure sur les billets, histoire de se rappeler qu'on se trouve dans un pays communistes, parce qu'on pourrait être tenté de l'oublier!
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Allez, à très bientôt.

B&T