lundi 31 janvier 2011

La consulite ne s'arrange pas

Salut!
Bon, la consulite ne s'arrange pas, de ce côté ci du monde.

Pour le visa russe, on a à peu près laissé tomber l'idée de le faire ici. Il faudra le faire en route, mais comme c'est un visa compliqué à avoir (beaucoup de pièces à fournir), et que les services consulaires russes sont souvent pointilleux et capricieux, on n'est sans doute pas au bout de nos surprises...
Idem pour la Mongolie.
Pour le visa Indonésien, on trouvera où faire des photos d'identité avec fond rouge, on achètera des billets d'avions (fussent-ils bidons), mais on se débrouillera pour l'avoir.
Les Philippines n'en demandent pas pour un séjour de moins de 3 semaines, mais veulent, à priori, un vol de retour pour nous laisser rentrer dans l'archipel aux 7000 îles. Qu'à cela ne tienne.
Pour le visa Vietnamien, ça a l'air d'être beaucoup plus simple que lors de notre précédent voyage en Asie du Sud Est (2004-2005). On verra ça en route, ou, si c'est possible, comme le disent certains, à l'aéroport, à notre arrivée dans le pays.

Reste... la Chine. Nous y sommes allés cet après-midi. C'est la troisième fois qu'on le demande (septembre 2009 et Pâques 2010), donc on commence à connaître la procédure: Papiers à remplir, photocopie des documents, photo d'identité. On remplit le tout. Un monsieur vous donne un petit numéro sur un papier. On attend une grosse heure dans un hall bruyant. Et enfin, quand c'est notre tour, on va donner nos passeports. Aujourd'hui, nous allons demander des visas double entrées, car ils sont valides plus longtemps (6 mois).

234, comptoir numéro 4. La femme, derrière son comptoir, s'occupe d'abord de Tina. Aucun souci. Puis elle se tourne vers mois, et me dit qu'il y aura "quelques documents en plus à fournir". Gulp.
Elle me sort une feuille où elle coche tout un tas de choses.
- Vous ne pouvez pas laisser votre passeport aujourd'hui. Il vous faudra revenir avec les pièces et justificatifs suivants: Original de contrat d'assurance rapatriement, billets aller et retour, réservations d'hôtel pour toute la durée du séjour, itinéraire précis tapé à l'ordinateur.
Mes mâchoires se contractent. Comment réunir toutes ces pièces à temps alors que l'on prévoit de passer 5 semaines itinérantes à travers 5 provinces chinoises?
- Vous ne pouvez pas faire de demande express, non plus, continue-t-elle.
- Mais pourquoi est-ce si compliqué?
- Les lois ont changé en mai dernier.
- Et quoi, seulement pour les français???
- Oui.
- C'est politique?
- Sans doute.
Je ravale mon agacement et me dirige vers les ascenseurs avec Tina.
Une fois dehors, je fulmine. Rien que pour nous, les français! Il est devenu quasiment impossible d'avoir un visa chinois à Hong Kong.
La raison reste obscure, j'ai fait quelques recherches sur internet une fois à la maison, et ai lu de nombreux témoignages de touristes français arrivés à Hong Kong, qui pensaient y prendre leur visa pour la Chine continentale (pas de visa pour HK), et qui ont dû prolonger leur séjour dans le Port aux parfum, avant de désespérer et de finalement repartir vers le Japon, la Corée du Sud, la Thailande...
Et apparemment, tous les consulats pratiquent cette chasse aux français, en tous cas, dans cette région de l'Asie. Les autres nationalités n'ont jamais entendu parler de tous ces justificatifs.
Alors certains disent que c'est à cause des difficultés qu'ont les Chinois à obtenir des visas français depuis quelques temps. Oeil pour oeil, dang pour dang.

Z'inquiètez pas, on désespère pas. On va y retourner, on va chercher. On finira par y arriver. Et puis sinon, eh bien on fera autre chose à la place! Ce serait un petit pays, je dis pas, mais contourner la Chine, là, pour le coup, ça risque d'être vraiment trop compliqué.
Voilà pour les nouvelles du jour. On vous tiendra au courant.
A bientôt.

vendredi 28 janvier 2011

Une Fleur dans notre Jardin

Nous avons une nouvelle Fleur dans notre jardin (Learning Garden, c'est le nom de notre centre) depuis une semaine. Elle s'appelle donc Fleur, est Sud-Africaine de Johannesburg, blanche, de la génération post-apartheid, et on s'entend super bien avec elle. Eh oui, nous nous en allons, donc il faut trouver du monde pour nous remplacer maintenant...
Comme les autres Sud Africains que j'ai croisés par le passé, dont certains de la même ville, elle se désole de l'image que l'on a de son pays, et dit qu'elle adore y vivre malgré les problèmes qu'elle ne minimise pas. Elle a travaillé deux ans au Japon.
Hier midi, en ramenant mon déjeuner à emporter au centre (riz et poulet sauce de soja japonaise dans une boite en polystyrène), je croise deux français dans les couloirs. Pas courant par ici. Ils regardent le centre, et se disent qu'ils ont encore une demie heure. J'imagine qu'ils viennent pour passer un entretien d'embauche.
14h, cours de Phonics (les lettres de l'alphabet pour des gamins de 3 à 5 ans) avec les deux excités Rainbow (quel carafon, celle là), et Tako, celui qui se marre tout le temps.
Yvonne m'interrompt pour - comme elle l'avait fait l'autre fois pour une candidate chinoise - me demander de tester l'accent d'une éventuelle prof de français. Sauf que là, la fille c'est la Française de tout à l'heure!
Malaise.
- Bonjour. Alors, tu viens d'où?
- Je suis de Nancy.
C'est un moulin à paroles. Elle me raconte tout plein de choses, qu'elle est arrivée de France la veille. Qu'elle adore Hong Kong. Que c'est grâce à l'ami du frère de je sais plus qui qu'ils sont venus. Et qu'elle a étudié l'économie parce que ses parents l'y ont forcée, mais qu'elle, elle veut enseigner, maintenant.
Bon. Et le FLE, le TEFL? Non. Visiblement pas d'expérience non plus... mais beaucoup d'enthousiasme, au moins en façade! Je suis passé par là aussi et le lui fais comprendre.
5 minutes. Avec Yvonne à côté qui fait ses « mmh... mmh... » alors qu'elle ne comprend évidemment rien.
En sortant, Yvonne me demande donc « Alors, comment parle-t-elle? » Eh bien, elle parle comme une native, bien sûr. C'est à dire comme moi.
Elle lui fera également un test d'orthographe / grammaire en lui demandant de se présenter par écrit.
Tout ceci est embarrassant. Je n'aimerais pas être à sa place.
Je retourne dans ma salle, faire mon cours. Nous colorions et découpons ce qui deviendra une magnifique tortue en papier.
Puis Yvonne nous interrompt à nouveau. Elle veut tester la jeune fille in vivo, si je puis dire. La pauvre, elle n'y est évidemment pas du tout préparée. En plus, là, ce sera de l'anglais.
Je lui donne une fiche de Phonics, la lettre E, que je m'apprêtais à commencer. Elle ne sait pas comment faire, j'essaie de lui expliquer en une phrase. Faire comprendre le son et la lettre aux gamins.
Elle bataille. Tako se met à pleurer parce qu'il voulait terminer sa tortue. J'essaie de le consoler, et de lui expliquer ce qu'on fait. Mais se retrouver face à cette inconnue l'impressionne. Rainbow, elle est un peu scotchée par les évènements.
Yvonne scrute les faits et gestes de la malheureuse qui se dit qu'elle aurait mieux fait de dormir pour récupérer du décalage horaire.
- OK, so, what is it? It is an egg, commence-t-elle timidement, avec un accent un peu franchouillard.
- Egg, répètent les enfants plus ou moins en cœur.
- And this is?.. An elephant.
- Elephant.
- And this is...?
Panique à bord. Son regard m'envoie des SOS. Elle ne sait pas comment dire enveloppe en anglais... C'est pourtant la même chose. Les Anglais ont eu la bonne idée d'emprunter plein de mots aux français. Elle ne connaissait pas celui là.
Ce n'est évidemment pas du meilleur effet aux yeux d'Yvonne qui est toujours aussi malhabile pour mener ses entretiens.
Pour la parenthèse, elle nous a fait a peu près le même coup il y a un an et demi. Mais pour nous, ça a été plus facile. Arrivés 40 minutes en retard à l'entretien, nous étions persuadés que c'était mort de toute façon, qu'elle ne nous prendrait pas. Donc ça aidait à relâcher la pression... Mais, à la fin de l'entretien, elle nous a dit qu'elle nous prenait tous les deux. On n'a jamais bien compris pourquoi, (et avons douté une bonne semaine, voir le blog à ses débuts) mais bon. Tant mieux!
Bref. Pour cette jeune fille, le fiasco du cours improvisé se termine. Elle garde tout de même son beau sourire.
Et moi je termine ma tortue.
Elle ne sera pas prise. Yvonne a trouvé son anglais trop moyen, son contact avec les enfants pas terrible. De toute façon, sans expérience et sans diplôme, je ne suis pas sûr que ça passe facilement auprès du Bureau de l'Immigration qui examine quand même de près les demandes de visas.
Compatissant, j'ai fait ce que j'ai pu pour l'aider, mais quand, comme elle, on se jette dans l'eau du grand bassin, on boit toujours un peu la tasse. Je m'en souviens bien...

dimanche 23 janvier 2011

點心 - Dim sum

Bonjour à tous.
Dimanche matin. On va vous faire partager un typique "brunch dominical chinois", le Yum Cha, au cours duquel on mange des dim sum. En fait c'est une spécialité cantonaise, donc de la provinces du Guangdong, de Macao et de Hong Kong.
C'est un repas pris dans un restau-salon de thé, le Cha Lau. Le thé y est servi à volonté, et on y commande ces petits mets cuits à la vapeur, la plupart du temps dans des petits paniers en bambou, mais qui peuvent aussi être frits ou cuits au four. Ils sont en général salés, souvent avec de la viande, mais il y en a aussi aux crevettes, aux légumes, ou tout simplement au riz.
C'est un repas que l'on partage en général avec toute la famille. Les tables sont donc traditionnellement grandes et rondes. On commence le matin, et ça peut se prolonger jusque dans l'après midi.
Des serveuses passent avec des chariots entre les tables afin que chacun puisse prendre les dim sums qui lui font envie. Il y en a des dizaines et des dizaines. On prend son temps. On a le temps, de toute façon. Quand la théière est vide, on place le couvercle sur l'avant de celle-ci et une serveuse viendra y remettre de l'eau chaude.

Allez, bon appétit! ;)
Et voici une vidéo toute fraîche de ce matin! Vous excuserez la piètre qualité, c'est du bricolage...


mardi 18 janvier 2011

La fièvre voyageuse

Je me permet de faire un copié-collé du message de Tata4 et de la réponse que je lui ai donnée (très légèrement édités), histoire que tout le monde profite des nouvelles fraîches:

Tata4: Alors, la fièvre voyageuse monte ? ;)
Le choix des itinéraires et des destinations à sacrifier n'est-il pas trop douloureux ????

Bastoche: Ça monte, ça monte... si tu savais!
Sacrifice, c'est le mot. On a été trop gourmands dès le départ, et on n'arrive plus trop à rayer quoi que ce soit. Et on n'a pas envie de courir pendant 5 mois non plus. Il va falloir se limiter sur place et trouver le juste milieu entre quantité et qualité.

Pour l'instant, on essaye juste de calculer le temps approximatif que l'on se donne dans chaque pays, région, ou province, en fonction de tout ce qu'il y a à voir (Indonésie), de la distance et de la rapidité (ou plutôt la lenteur!) des transports (Chine), du détour que ça représente (Philippines) ou du prix que ça va nous coûter (Russie). Sans parler des coins comme la Mongolie, où il est quasiment impossible de savoir à l'avance combien de temps il nous faudrait. C'est pas simple... mais c'est passionnant!

On commence à compter les jours. Si ça se passe comme on veut, on est à 7 semaines de notre départ... et 30 jours à bosser...

C'est cool, dans deux semaines, on aura 6 jours de vacances (Nouvel an chinois), ça nous laissera un peu de temps pour faire ce qu'on a à faire et nous balader à Hong Kong. Inutile d'essayer de voyager à ce moment là, car c'est LA période où les 1,3 milliards de Chinois ont des vacances... Gares inondées de foule, avions hors de prix, routes embouteillées...

Bref, on va rester là, comme l'année dernière.
A plus! :)

Room 8

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Ciao.
T&B

samedi 15 janvier 2011

Sam Suffit

Les étrangers ont toujours eu du mal à prononcer mon nom. Surtout la nasale "ien" à la fin de Sébastien. Du coup, j'ai appris à m'accomoder d'une prononciation à l'anglaise, du genre Sébachtianne... la voyelle accentuée variant selon que c'est prononcé par un Espagnol ou un Slovène (dernière syllabe) ou par un anglophone (deuxième syllabe).

Mais depuis qu'on est à Hong Kong, c'est encore une autre paire de manche! Les Chinois ont un mal de chien à prononcer certaines successions de consonnes (ST) ou de voyelles (IEN). Par ailleurs, ils sont habitués aux prénoms courts (une ou deux syllabes). Du coup, quand je me présente par mon prénom, j'ai régulièrement droit à des grimaces pas possible suivies de fous rires. J'ai l'impression de me retrouver dans la peau d'un Saoudien au prénom à rallonge!
Si je prends le temps de répéter et que j'ai affaire à des gens qui essayent de bien reproduire mon prénom, ça fait alors quelque chose de haché syllabe par syllabe qui donne, au mieux, un Seu-Ba-Sa-Ti-Anne, au pire, une situation confuse et embarrassante pour les deux protagonistes. Et Dieu sait que c'est important de garder la face, en Chine.

Vu que tous les parents d'élèves (et donc, les élèves) veulent savoir à tout prix comment je m'appelle, je ne peux pas me permettre le fou rire à chaque fois en plein milieu du magasin. Du coup, j'ai résolu à me faire appeler Seb à l'école (Seb, c'est bien, non? Ouah, trop fort!). Mais la plupart du temps, les gens ne comprennent pas... et m'appellent Sam à la place! Ou mieux encore, Teacher Sam! On appelle toujours les prof Teacher + prénom, à Hong Kong. Ça paye, non? Teacher Sam!
J'aime pas ce prénom, mais bon. J'ai fini par lâcher. Je les laisse faire... dépité.
Sur ce. A plus!
Sam ;)

lundi 10 janvier 2011

A l'Est, rien de nouveau: grippe, bronchite et consulite

Salut à tous!
Eh oui, plus de plage ni de randonnée... On n'a pas trop eu l'occasion / le temps, ces dernières semaines.
Bon, la grippe est passée, la bronchite se tasse, mais un mal nouveau nous touche, la consulite.
On voulait profiter de la proximité des consulats à Hong Kong pour acheter tous nos visas avant de partir. Gain de temps précieux, et ça évite de se retrouver bloqué dans des capitales, et de se séparer de son passeport pour une durée plus ou moins longue à chaque fois. C'est quand même utile un passeport quand on est à l'étranger!
Mais là, on se prend la tête grave. Entre les consulats qui ont mis la clé sous la porte il y a deux mois (Mongolie), ceux qui délivrent des visas qui expirent avant qu'on ait eu le temps de mettre les pieds dans le pays (Vietnam, Chine), ceux qui exigent des billets de retour (Indonésie, Philippines), ceux qui veulent des invitations à acheter Chépahoù (en gros un papier qui coûte entre 20 et 60€), puis qui t'obligent à passer par des agences qui te font payer le visa moitié plus cher (Russie), et enfin ceux qui cumulent un peu tout ça et qui, pour couronner le tout, ne veulent que des photos d'identité avec un arrière plan ROUGE, format 3x4 (Indonésie), alors que les autres veulent des photos 4x5... Si avec tout ça, on n'a pas encore explosé, ils ont une arme secrète: Ils te disent, "mais peut-être que vous pourrez renouveler le visa sur place, ou peut-être pas... On ne garantit rien" (c'est pas avec l'accent Antillais de la-chambre-106-qui-s-allume, mais c'est du kif kif). Ah! Je me marre!
Mmmmmhhhhh, il y a quand même de quoi se crisper un peu. Sans compter qu'une fois sur deux, on arrive sur place et c'est déjà fermé. Faut dire, ils n'ouvrent que deux heures par jour...
Bref. Voyez, on n'avance pas beaucoup de ce côté là. On a bien fait de s'y mettre super en avance, pour une fois. Mais une chose est sûre, on n'aura pas tous les visas au moment du départ...
Allez. La suite au prochain épisode.
Bye les Djeunz!
T&B