mercredi 29 juin 2011

P'titbétains (3)

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Tibétaines (2)

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Tibétains (1)

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Sujet épineux...

Les Tibétains sont un peuple à part, en Chine. D'un nombre d'environ 6 millions, ils se répartissent essentiellement sur les provinces administratives du Tibet, du Qinghai, du Sichuan et du Yunnan. Ce sont à ceux de ces deux dernières que nous avons rendu visite...

Ce peuple est particulier, vous vous en doutez, en raison de son passé controversé entre les versions occidentales et la version officielle chinoise quant à l'occupation du Tibet par Pékin. Mais il se singularise également par la sympathie qu'il reçoit du monde occidental, notamment grâce au rayonnement mondial du Dalai Lama, chef spirituel et politique des Tibétains exilé à Dharamsala, en Inde, considéré comme un saint par les uns, comme un terroriste par les autres. Au contraire, les 55 autres minorités de Chine – qui n'ont en général pas une existence plus enviable – sont souvent traitées avec une plus ou moins grande indifférence par l'essentiel des médias occidentaux, sauf contexte politique particulier, comme ces dernières semaines avec les Mongols ou en 2009 avec les Ouïgours, alors que les Tibétains ne forment « que » le dixième groupe ethnique du pays.





Ce qui frappe, lorsque l'on passe de la Chine Han aux zones tibétaines, c'est le nombre d'enfants que l'on y croise dans les rues. En effet, seuls les Hans (92% de la populations chinoise) ont été concernés par la politique de l'enfant unique. Les minorités ethniques subissaient beaucoup moins de pression de la part du pouvoir central. Les Tibétains, eux, devaient, en théorie, s'en tenir à deux enfants en zone urbaine, et trois, en zone rurale. Mais ces limitations ont été assez peu suivies et contrôlées. Certaines mauvaises langues diront que Pékin essayait par ce moyen d'acheter la tranquillité des minorités ethniques.





Les Tibétains, nous avons eu l'occasion de vous en parler, forment un peuple à part entière, aux traits physiques marqués. Ils possèdent leur langue (complètement différente du Putonghua - la langue commune, le mandarin), leur alphabet, leur religion, leurs coutumes, leurs traditions vestimentaires, etc. C'est un peuple accueillant et chaleureux, pour peu que l'on montre que l'on s'intéresse à eux ainsi qu'à leur culture et leur histoire millénaires.
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Voici trois sélections d'images prises au cours de ces trois semaines passées parmi eux.
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A bientôt!

T&B


dimanche 26 juin 2011

Zhong Lu Zhangzhai – 2000m et des brouettes

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Ouh là, on redescend! Nous repassons sous la barre des 2000m pour la première fois depuis plusieurs semaines. Depuis la dernière étape au Vietnam (Sapa), en fait, nous étions entre 1500 et 5000 mètres d'altitude. A la longue, les nuits passées en altitude (elles sont plus courtes) et les longs trajets en bus (en particulier depuis Lijiang, au Yunnan), nous ont bien fatigués.
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C'est vrai que nous passons régulièrement des journées de 8 à 13h dans des bus bondés, pris avant le lever du jour (en général vers les 6h), avec parfois un type qui vous vomît quasiment sur les genoux, un voisin de siège qui ne s'est visiblement pas lavé depuis plusieurs, euh, mois? Quoi, plus???, sur des pistes défoncées où les bus ont une vitesse de pointe de 30km/h, où vous avez l'impression que votre postérieur ne va pas tenir jusqu'à destination, et que de toute façon, le chauffeur du bus, complètement ivre de Red-Bull, va vous envoyer dans le ravin au prochain tournant... sans oublier les trajets que l'on effectue bourré d'Imodium, vous savez, ce cachet miracle, le plus grand ami du voyageur au long cours (si vous ne savez pas ce que c'est, suivez notre conseil, et ne partez jamais sans!) Bref - à la longue, tout ça fatigue un peu.









C'est donc avec un certain plaisir que nous retrouvons ces basses altitudes, ces montagnes couvertes d'arbres (pas un seul depuis des jours), et ce climat tempéré qui nous est familier et où l'on cultive le blé et le maïs.
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Nous voici donc à Danba. Nous arrivons à 6, en van, avec nos acolytes rencontrés en route (Sam l'Australien, Rif l'Anglais, Liza, l'Américaine, et toujours Bill, le Canadien), dans cette petite ville au creux d'une gorge profonde et verte. Sur les flancs des montagnes, des petits villages ne demandent qu'à nous accueillir, mais les gars sont pressés par leur projet d'arriver à Chengdu, afin d'obtenir des autorisations pour aller à Lhassa (malheureusement en vain, comme ils le découvrirons quelques jours plus tard, la frontière étant résolument hermétique aux étrangers). C'est pour cette raison qu'ils décident de repartir dès le lendemain matin pour la capitale sichuanaise. Liza, Tina et moi décidons de prendre un taxi en direction des ces hameaux montagnards. Pas de larmes versées, nous nous retrouverons à Chengdu.




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Le taxi grimpe des route incroyablement raides (90% du trajet s'effectue en première), pour nous emmener jusqu'à Zhong Lu Zhangzhai. Nous y posons nos sacs dans une « chambre d'hôte » locale, une maison tibétaine superbe, située au milieux des champs, avec des vues imprenables sur la région et les villages avoisinants, et depuis lesquels dépassent de hautes tours de guet en pierre, datant de je ne sais trop quand, mais c'est vieux. L'atmosphère là haut est d'une tranquillité incroyable. Les paysans s'occupent tranquillement dans leurs champs de blé. Pas de voiture, tout le monde se déplace sur de petits chemins de terre passant d'un village à l'autre. Nous y dinons comme des rois. Nous y dormons aussi bien que chez Tina, dans son petit village dans les collines où même les ours se sentent à l'aise... Nous y petit-déjeunons tibétain, évidemment (thé au beurre de yak, petits pains cuits à la vapeur, bouillie de riz (difficile de faire plus fade), œufs durs, chou cru pimenté, et cacahuètes à la mode tibétaine. Ne leur parlez pas de café, ils ne connaissent pas!

Dans les collines, par un temps absolument superbe, nous faisons plusieurs randonnées, nous nous embourbons dans des chemins inondés par les pluies diluviennes des jours passés (avez-vous entendu parler des inondations dans le centre du pays?), jouissant de chaque instant, savourant un paysage qui nous ravit, qui nous exalte!
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Nous resterions bien quelques jours, mais nous avons promis aux gars de les retrouver chez Sim's, à Chengdu. Donc après 24h dans ce lieu féérique, nous redescendons à Danba, y acheter des billets de bus pour la cinquième ville de Chine, mettant ainsi un terme à notre périple tibétain. Ce trajet de 13h sera sans aucun doute l'un des plus pénibles effectués jusque là, bloqués par des rochers éboulés sur la route, barrant le chemin. Finalement - vive la Chine - pas d'évacuation en hélicoptère, nous sommes tous descendu du bus, et le chauffeur, au péril de sa vie (sans ironie), a fait passer le bus en passant à moins de dix centimètres du bord fissuré d'un ravin de cinquante mètres et d'une rivière déchainée... Les poids lourds derrières nous, espérons le, ont réussi le même exploit.
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Allez, le Tibet, c'est fini, consolons nous avec les pandas du Sichuan!
A bientôt!

T&B

vendredi 24 juin 2011

Le Cham, la danse des lamas tibétains

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A notre arrivée dans le petit village tibétain de Tagong, nous avons été invités à nous rendre dans le hameau de Dunkar, à une demie heure de voiture par des chemins terreux remontant des ruisseaux gelés, et passant au milieu de collines rases où paissent les yaks.
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Dunkar est en effet un hameau, à flanc de colline. Tout au plus une trentaine de maison en pierre, aux toits recouverts d'ardoises épaisses. Au milieu de ces maisonnettes, trône un monastère assez important, vu la taille réduite du village. Notre arrivée surprend les locaux, venus de tous les villages et de tous les campements nomades alentours, assister à ce qui paraît être la fête de la Moule locale (que ceux qui ne connaissent pas se renseignent!) Ils sont venus par familles entières, tous parés de leurs plus beaux atours, chapeaux de feutres ou coiffe rose à clochettes, manteaux en laine, bottes... Ils sont deux à trois cents à avoir fait le déplacement, et à la buvette du coin, le thé tibétain coule à flot pour célébrer l'événement! Nous serons les seuls occidentaux à avoir la chance d'assister à ce spectacle, la danse des lamas.
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Avant que la fête ne commence, alors que je fais le tour du village, une famille m'invite à boire le thé et à manger quelques « snacks » locaux - avec ou sans yak séché. La maison, c'est deux petites pièces. La pièce où se trouve le poêle à charbon, sur lequel fume la théière, et dans laquelle on m'installe. Depuis leur fenêtre, la vue est imprenable sur le monastère et les lamas qui se mettent en place. Je vois Tina, en bas. Des gamines la prennent par la main et lui montrent le chemin pour me rejoindre. Dans la pièce d'à côté, qui semble être la pièce confortable où toute la famille dort, on se prépare, on s'habille, on enfile des costumes traditionnels. Le thé tibétain, c'est du thé au lait et au beurre de yak, le tout très salé... C'est assez particulier, et quelques tasses suffisent amplement. Tout ce petit monde étant très occupé, nous remercions nos hôtes et redescendons voir le spectacle qui s'apprête à commencer...
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Les lamas sont les moines enseignant le bouddhisme tibétain, et aujourd'hui, ils vont faire sonner leurs tambours et leurs cymbales, et danser toute la journée. Nous n'avons pas réussi à avoir beaucoup d'informations sur la danse elle-même, malheureusement, vu que personne n'était capable de prononcer un mot d'anglais, mais il semblerait qu'il s'agisse de rites visant à repousser les forces maléfiques et à maintenir un certain bien-être dans la communauté.
Avec la foule assise tout autour de la petite place, les spectacles s'enchainent donc durant plusieurs heures, pendant lesquelles une cinquantaines de jeunes moines et lamas gesticulent, avec des chapeaux ou des masques, mimant des scènes que l'on a parfois du mal à saisir.
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Voici quelques images prises ce jour là, en espérant qu'elle vous ferons un peu partager l'émotion que l'on a eu d'avoir la chance d'assister, seuls parmi ces tibétains, à ce spectacle traditionnel.


A bientôt.
T&B
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Tagong - 3400 m

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A Tagong, nous avons été accueillis par une famille tibétaine. C'est un couple rencontré quelques jours plus tôt, à Kangding, la ville où nous avons renouvelé nos visas chinois, qui nous a recommandé cet endroit. Cette famille a donc arrangé cette charmante maison traditionnelle pour pouvoir accueillir quelques touristes de passage. La femme, Jya Drolma, est une boule d'énergie dégageant un sympathie ahurissante, et qui paraît s'être juré de nous traiter comme ses propres enfants.
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Chaque pièce est richement décorée. A Litang, nous avions dormi dans des lits tibétains, cette fois, c'est toute la petite chambre qui est peintes de multiples couleurs. Dans la pièce commune, on y boit du thé toute la journée. C'est également là que l'on mange, le soir, une soupe de légume et de nouilles fraiches.
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Comble du hasard, c'est dans cette maison tibétaine, dans un petit village de quelques milliers d'âmes, au milieu des collines du Far West Sichuanais, que je rencontre un couple de retraités français. Au fil de la conversation, je me rends compte qu'il s'agit de la cousine d'un certain apiculteur pénestinois! Un voisin, d'un autre minuscule village, en somme. Ça me rappelle cette histoire de pommes... Mais c'est trop long à raconter ici...
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Jya Drolma ne parle pas beaucoup anglais. Mais les conversations avec elle sont toujours extrêmement drôle, puisqu'elles s'apparentent plutôt à du Pictionnary mimé.
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C'est donc elle, avec des gestes et des chants, qui nous explique que nous devrions aller à Dunkar, le lendemain, pour y assister à un spectacle rare, la danse des lamas...
A bientôt!
T&B


lundi 20 juin 2011

Cordyceps - L'or tibétain

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Nous vous en parlions la dernière fois. Le cordyceps est un champignon médicinal chinois, connu au Tibet depuis le Moyen-âge pour ses propriété fortifiantes et stimulantes, que l'on ne trouve que sur le plateau tibétain.
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Lorsque nous sommes arrivés à Litang, les cuisiniers avaient déserté les fourneaux pour chausser leurs bottes, enfiler leurs manteaux en peau de yak, et monter sur les plus hauts plateaux accessibles seulement à cheval, pour, accroupis pendant des heures sur une terre gelée, ramasser cet or végéto-animal, ces truffes du Tibet.
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De même, lorsque nous avons voulu partir faire un trek à cheval, nous nous sommes retrouvés le bec dans l'eau, tous les chevaux étant déjà partis pour les prairies tibétaines.

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De la fatigue au cancer, l'aide qu'il apporte est été démontrée par des études occidentales. Il n'est donc pas étonnant de constater que son prix a été multiplié par 900 cette dernière décennie. Nous en avons acheté quelques-uns, de taille moyenne, pour un prix de 3€ pièce. Certains étaient vendus près de 40€, suivant leur taille et leur qualité (les prix internationaux vont de 3.000 à 18.000$US le kilo!). Bien entendu, acheter à Litang, c'est se garantir les prix les plus intéressants... les intermédiaires étant nombreux entre la cueillette et le revendeur hongkongais. Je ne vous parle pas de la revente en Europe!

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Mais alors, qu'est-ce que c'est que cette chose? Un champignon? Une chenille? Eh bien les deux, madame, monsieur! Le champignon attaque la chenille et la tue, puis la plante pousse en momifiant l'insecte. La cueillette se fait en juin. Bingo, on est en plein dedans!
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Mais jusqu'à récemment, le cordyceps était un secret bien gardé par les tibétains... C'est en 1993 que le monde occidental, impressionné par les performances de trois athlètes chinoises et croyant qu'elles s'étaient dopées, a découvert le champignon. Depuis lors, l'exportation vers l'ouest n'a cessé de croître, jusqu'à ce que certaines équipes américaines tentent de reproduire artificiellement la molécule.



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Si vous en trouvez, sur les bons conseils de tibétains, voici ce qu'on peut en faire: Vous pouvez vous le préparer en bouillon ou soupe de poulet, ou, et je suis sûr que ça en intéressera plus certains, en faire macérer 3 ou 4 de taille moyenne dans un litre d'alcool fort (vodka, whisky, rhum, à chacun son truc...) pendant quelques semaines. Enfin un apéro utile!
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Lors de l'ascension d'un col frisant les 5000m (il y avait de la neige sur les côtés de la route), notre bus a crevé un pneu. Les quelques chercheurs de cordyceps qui fouillaient les environs se sont vite retrouvés avec la moitié du bus à leurs côtés, tout ce petit monde accroupi dans les bas buissons, à chercher la petite tige noire dépassant de la terre, et à sortir délicatement pour ne pas la briser. A notre grand désespoir, nous n'en avons pas trouvé. Il faut dire qu'il faut avoir l'œil. D'autres voyageurs ont eu plus de chance.

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Pour plus d'infos sur le sujet, in English...

A bientôt!
T&B

samedi 18 juin 2011

Litang - 4014m

Vue sur le village depuis le toit de notre guest-house, au lever du soleil.
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La route nous a donc menés à Litang, plus haute étape du voyage et curieux village tibétain situé à plus de 4000 mètres d'altitude et se trouvant un peu « au milieu de rien ». Les mots qui décrivent bien les premières impressions ressenties dans cet endroit sont le bleu et le vert. Le bleu pour le ciel immense se déployant juste au-dessus de nos têtes (on se croirait presque capables de toucher les nuages), et le vert pour les collines rondelettes environnantes, couvertes (de neige, le dernier jour) d'herbe verte et rase, tel un tapis, où paissent des troupeaux de yaks. Au loin, quelques sommet rocheux enneigés...
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Les Chinois en parlent souvent comme du « Far West chinois », et il y a vraiment un peu de ça: Les cochons peuplent les rues par centaines, fouillant les poubelles et les canaux du village; des hommes aux visages graves se promènent dans les rues poussiéreuses, leurs chapeaux de ''cowboy'' en feutre sur la tête et leur bottes aux pieds; des femmes aux habits colorés poursuivent leurs tâches quotidiennes en crachant régulièrement par terre... Tous ces gens dégagent une certaine rustrerie. Mais dès que les regards se croisent, cet air sérieux et fermé disparaît, les yeux se plient à l'horizontale, les sourires s'esquissent sur les lèvres...
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Les Tibétains sont heureux et fiers de voir que les étrangers s'intéressent à eux et à leur culture, surtout s'ils sont français (ça a valu un Sébastien une belle ristourne lorsqu'il a acheté son chapeau!) Nous étions en train d'acheter des biscuits au beurre de yak dans un magasin, quand s'est approché un lama. Ils nous regardait avec curiosité (ça arrive souvent) et nous a demandé d'où nous venions. Moi, je lui ai répondu « de Slovénie », et je me suis confrontée une fois de plus à ce regard vide et confus, « et lui, Faguo, France ». Les yeux du lama ont alors commencé à étinceler, il s'est tourné vers Sébastien et s'est exclamé tout content « Sarkozy! Zidane! », en faisant le mouvement du fameux coup de boule (celui de Zidane, bien sûr. Quoique?..) « Sarkozy, Dalai Lama, good friends », a-t-il continué. Oui, si on veut...
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Litang, c'est aussi la ville natale des troisième et septième Dalai Lamas (si avec ça on ne peut pas appeler ça le Tibet!). La maison où est né le septième a été transformée en une sorte de temple où l'on vient prier. C'est le seul endroit consacré à Bouddha où nous avons pu prendre des photos à l'intérieur-même de l'édifice. Les gens y étaient assis au sol, sur des couvertures, à tourner leurs chapelets à prières, dans la pénombre de cette immense pièce sans fenêtre, avec pour seule lueur quelques bougies ça et là. Il nous ont accueillis à bras ouverts et se sont laissés prendre en photo avec plaisir! Tout le monde voulait ensuite nous offrir des bonbons. Nous sommes sortis de la maison les poches pleines de sucreries (qui allaient nous durer plusieurs jours... Bonjour les dents!)
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Sur une colline surplombant la ville, se trouve un grand monastère. Quand on parle de monastères, on pourrait s'imaginer des endroits gris, sombres et sans couleurs, évoquant facilement la tristesse. Les monastères tibétains sont en fait tout le contraire: ils sont peints de couleurs vives: du rouge, du jaune, du doré. Les figures y étant représentées sur les murs sont pleines de vie. Les drapeaux multicolores battent dans le vent de tous côtés... Ils forment avec le ciel bleu un ensemble très joyeux, d'autant plus que les moines y vivant semblent toujours être de bonne humeur. Les visites sont toujours très sympa.
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Par la suite, nous avons aussi visité le temple de la grande stupa, où nous avons également eu un contact privilégié avec les fidèles, et avons eu à nouveau l'occasion de faire tourner quelques centaines de roues à prières, situées tout autour du temple.
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On marche et on tourne les roues...
toujours dans le sens des aiguilles d'une montre
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Derrière le grand monastère, s'élèvent d'autres collines, encore plus hautes et donc invitantes, car elles offrent une vue encore meilleure sur le village et les montagnes environnantes. Nous nous sommes donc lancés, pleins d'entrain, pensant que le sommet n'était pas loin. Mais au fur et à mesure de l'ascension, l'air se faisant de plus en plus rare, se dévoilait derrière un autre sommet, une autre colline, et puis une autre encore plus haute et ainsi de suite... Quand enfin nous avons aperçu au loin une stupa (les stupa sont généralement situées sur les sommets des collines et des montagnes) nous avons décidé que nous n'irions pas plus loin. A une allure d'escargot, nous y sommes arrivés, le souffle coupé, la tête lourde, l'estomac en orbite... pas étonnant, nous étions à 4600m d'altitude. Nous venions de gravir 600m, à cette altitude!! Mais la vue sur le village, les montagnes enneigées au loin et le calme profond de l'endroit, ça en valait vraiment la peine!
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Litang est aussi l'un des rares endroits où l'on pratique encore l'enterrement céleste, une pratique typiquement tibétaine. Tout d'abord il faut souligner que les Tibétains ont un tout autre rapport au corps humain. Pour eux, celui-ci n'est qu'une enveloppe pour l'âme. Quand une personne meurt, le corps n'est qu'un reste, un sac, la personne n'est plus la. Lors de la cérémonie, qui se passe en haut d'une montagne, le corps est lacéré et découpé en morceaux puis laissé sur place afin d'être dévoré par les vautours qui tournent déjà autour. C'est leur manière de participer au cycle de la vie. Le choc culturel nous pendait au nez...
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Et nous avons enfin découvert à quoi ressemblait le Cordyceps, cette plante-insecte que l'on ne trouve que sur les hauts plateaux de l'Himalaya, cette chenille-champignon aux propriétés médicinales extraordinaires... Nous vous en parlerons dans le prochain billet.
À très bientôt!
T&B

lundi 13 juin 2011

The Sichuan-Tibet Highway – 3200 à 4700m

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Shangri La fut donc notre dernier arrêt au Yunnan. C'est dans un bus filant dans un nuage de poussière, sur des pistes défoncées sinuant à travers les montagnes, que nous passons dans cette nouvelle province chinoise, le Sichuan. La province est difficile à découvrir pour le voyageur. Toute la partie ouest fait partie intégrante du Kham, le Tibet Oriental, et des centaines de moines y sont enfermés depuis que certains d'entre eux se sont immolés pour protester contre le pouvoir central de Pékin. Par conséquent, elle est souvent fermée aux voyageurs indépendants. Nous avons eu chaud, puisque deux semaines plus tôt, nous n'aurions pas pu prendre cette route!

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Nous fleuretons avec les hauts sommets de l' Himalaya,

que nous apercevons au loin, de temps à autres.

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Le Sichuan, c'est aussi la province qui s'est retrouvée orpheline après avoir été dévastée en 2008 par un tremblement de terre de magnitude de 8 sur l'échelle de Richter, faisant en quelques secondes près de 100.000 morts. Les écoles furent les premières à tomber. La politique de l'enfant unique n'avait alors jamais été aussi cruelle. Les routes portent encore les séquelles de sette sombre journée. Certaines sont toujours impraticables.

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La section de la route que nous vous montrons aujourd'hui a été couverte en deux journées. Deux journées avec un temps splendide, magnifiques pour les yeux, mais difficiles pour les reins, o`u chaque section bitumée fut appréciée à sa juste valeur. Le spectacle se dévoilait à chaque instant, les paysages changeant rapidement, ayant pour seule constante des cieux sans fins, et un horizon toujours repoussé plus loin.
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Dans ces immensités, les petits points blancs (ou noirs) sont des tentes d'éleveurs nomades
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La deuxième journée, nous avons fait le voyage dans un mini-bus affrété par le petit groupe de voyageurs que nous avions formé pour l'occasion. Cela nous permettait quelques arrêts dont nous n'aurions pas pu profiter dans un bus ordinaire. Nous passons des cols à 4700m ou le vent est aussi fort que le ciel est bleu... et que l'air se fait rare.
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Sortis de nulle part, le papi et son petit-fils...

Ils nous tiennent compagnie le temps de changer la roue qui vient de crever.

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A l' avant des vans tibétains, tourne inlassablement une roue à prières


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Cette route, qui relie Chengdu à Lhassa - un voyage à elle seule - nous mène ainsi jusqu'à la plus haute de nos étapes, l'étrange village tibétain de Litang, 4014m, dont nous vous parlerons la prochaine fois.
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A bientôt.

T&B