Lénine nous montre le chemin...
.
.
Nous allons jusqu'à la gare d'Oulan
Bator en « taxi mongol ». Le taxi, à Oulan Bator, c'est
facile: C'est la première voiture qui vient!
Vous vous plantez sur le bord de la route, vous faite des signes aux voitures – à toutes les voitures - qui passent, et en moins de deux minutes, pour 500 tugriks (0,30€) du kilomètre, quelqu'un s'arrêtera pour vous emmener où bon vous semble (à conditions que vous ayez été assez clair dans vos mimes et bruitages en guise d'explication).
Vous vous plantez sur le bord de la route, vous faite des signes aux voitures – à toutes les voitures - qui passent, et en moins de deux minutes, pour 500 tugriks (0,30€) du kilomètre, quelqu'un s'arrêtera pour vous emmener où bon vous semble (à conditions que vous ayez été assez clair dans vos mimes et bruitages en guise d'explication).
Dans le train, nous faisons la
connaissance d'Irena, jeune et jolie Russe bouryate, originaire
d'Oulan Oude, à la frontière mongole. Elle a les traits asiatiques,
et se dit de confession bouddhiste. Elle nous explique avec naïveté
les affres de l'amour lorsque l'on s'éprend d'un jeune kirghize
musulman, qui entend appliquer le coran à la lettre dans leur vie
quotidienne. Amour post-soviétique. Fini les mini jupes, fini le
maquillage. Elle refuse encore de porter le voile. Mais elle l'aime.
Ils parlent déjà de mariage. Elle va rencontrer sa future belle
famille, à Bishkek, dans quelques semaines... Que lui dire?
Le passage de la frontière
mongolo-russe prend une éternité. Pendant plusieurs heures, nous
restons en place, portes fermées, toilettes condamnées, à
regretter le litre de thé que l'on vient d'avaler. Il nous faudra en
tout huit heure pour passer cette zone.
Nous descendons du train à Irkoutsk au
petit matin. Le trajet n'a duré que 36h. Au fond, ce n'est pas grand
chose quand on regarde ce qu'il nous reste à parcourir jusqu'à
Moscou.
Nous peinons à casser nos billets de
1000 roubles afin d'avoir le change pour prendre le vieux tramway
grinçant qui nous amènera au centre-vile.
Nous posons nos sacs dans une
guest-house et avalons quelques cafés qui nous permettent enfin
d'ouvrir les yeux... Mon Dieu! Mais cette ville ressemble étrangement
à Ljubljana! Où sont les Bouryates, les Mongols, les Iakoutes? Ces
peuples sibériens aux yeux bridés, ces natifs de la Russie
orientale? Nous sommes pourtant encore si loin de nos pays. 7000 km à
vol d'oiseau. Kaboul est moins loin, les guerriers Masaïs vivent
moins loin, les eaux de l'Amazone retrouvent celle de l'Atlantique
moins loin que cela! Nous voici dans une ville complètement
européenne – fut-elle slave -, nous voici revenus dans un monde de
Blancs! Nous n'en revenons pas. Tina a l'impression d'être chez
elle, et moi aussi. L'architecture et les couleurs des immeubles, la
langue, la nourriture. Tout se ressemble. C'est une évidence que
nous nous étions refusés à concevoir jusque là. Nous n'étions
pas préparés à vivre ce changement de monde, ce retour à la
maison, si brutalement. Nous imaginions la Sibérie encore un peu
asiatique. Finalement, l'Europe va bien au delà de l'Oural... elle
va jusqu'au Pacifique.
Nous sommes déçus. Et puis nous
sommes déçus d'être déçus, c'est encore pire.
A peine quelques minutes après notre
arrivée, une fanfare défile dans la rue. Une centaine d'hommes en
costumes rayé bleu et blanc font vibrer leur trompettes et tambours.
L'esprit paraît bon enfant. Il faut dire qu'il n'est que 8h du
matin!
Les gens nous mettent immédiatement en
garde. C'est la « journée des parachutistes ». N'allez
pas trainer au bord de l'Angara ou sur les quais. Dans deux heures,
tous seront soûls et n'attendront qu'une seule chose, se battre,
entre eux, ou avec le premier passant qui se présente. Être
étranger est pour eux déjà plus qu'une provocation.
Deux heures plus tard, nous voici sur
les bords du fleuve, où, effectivement, ils sont tous déjà pleins
comme des outres. Les voix claquent, les regards sont vitreux, les
mouvements imprécis, l'atmosphère tendue. Déjà, trois d'entre eux
se jettent sur un pauvre chinois habillé en touriste chinois. Ils
essayent de lui enfoncer son chapeau jusqu'au menton. Les insultes
xénophobes fusent. Tous sont hilares. La femme de l'un des soldats
fini par réagir. Le chinois repart hagard, en ayant bien cru que ses
vacances allaient se terminer à l'hosto.
Profil bas, nous ressortons de ce
quartier qu'on nous avait pourtant déconseillé.
Statue de Lénine, rue Karl Marx, deux
trois maisons traditionnelles en bois... et un peu partout ces foutus
groupes de militaires russes bourrés comme des Polonais qui errent
en fantômes menaçants, plombant l'atmosphère. C'est avec un
enthousiasme brisé que nous visitons cette ville moyenne (500.000
habitants) souvent décrite comme étant la plus belle de Sibérie.
Nous dinons dans un restaurant qui nous
sert des portions microscopiques de saumon et de lasagnes pour un
prix exorbitant. Décidément, cette ville ne nous plait pas.
Suis-je la seule à ne pas pouvoir commenter ????
RépondreSupprimerEt évidemment, j'ai oublié de sauvegarder :/
Donc, déception pour le moment... Remarquez, le ton était donné dès le départ avec l'histoire de votre jolie Russe. On sentait que l'atmosphère s'assombrissait tout d'un coup.
Vite, vite, des photos de la taïga ! Chapeau et merci de trouver le temps de continuer à nous raconter ; j'étais passée voir ce soir à tout hasard. Pas évident, j'imagine, de vous remettre dans le blog tout en vous coltinant le quotidien.
Gros bisous de la Tata4 !
Coucou Tata4!
RépondreSupprimerNon, je crois que tu n'es pas la seule, Pascale m'a aussi signalé ce souci. De mon côté, ça marche à peu près, même s'il faut cliquer plusieurs fois sur "Publier un commentaire", ou parfois en passant par "Aperçu". C'est chiant quand même. Ah, détail qui a peut-être son importance, j'utilise Firefox, je n'ai jamais essayé avec Explorer... Peut-être que ça vient de là?
Donc oui, déçus de notre arrivée en Russie. C'est balo.
Et oui, on va tout vous raconter jusqu'à la fin, mais c'est vrai que là, on a pas trop la tête à ça. Cours et traductions affluent, nous revoici dans le bain du boulot à Ljubljana. Mais au fond, ça fait du bien... un peu de structure! ;)
Et puis Ljubljana à cette saison, c'est un pur bonheur: Les terrasses de café et les restos dans les rues, c'est quelque chose qui nous manquait énormément à Hong Kong. On se rattrape!
Grosse bise et merci de continuer à passer!