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Pékin, Pékin... ce fut donc plus long que prévu.
Nous y voilà, débarqués du train à 5h50 du matin, les yeux tous collés.
Dès le premier jour, nous nous mettons à faire des trucs importants, comme se (ré-)équiper en médicaments, en matériel de camping pour la Mongolie, voir comment ça se passe pour le départ en train, avec le Transsibérien. Ce fut d'ailleurs compliqué et cher.
Il a aussi fallu que nous nous occupions de nos visas mongols sans perdre de temps.
Les visites ont donc dû attendre.
Mardi 21juin – Nous allons donc au consulat de Mongolie, le matin même de notre arrivée. Mais comme il nous a fallu un moment pour le trouver, après une bonne heure de queue, la bonne femme ferme son rideau devant nous, en nous disant de revenir le lendemain matin...
Mercredi 22 juin – Cette fois, nous nous pointons à l'ouverture. Jamais vu des procédures aussi longues, nous nous demandons si nous allons réussir à passer (section visa ouverte 3h/jour).
Yes, c'est enfin notre tour, mais la bonne femme tique sur la nationalité de Tina, qui ne figure pas sur sa petite liste de 20 pays, et refuse de lui prendre son passeport. Nous insistons... Non, ce n'est pas la Slovaquie, c'est la SloVÉnie. Non, encore non. Nous lui écrivons le pays et EUROPEAN UNION sur un papier... « Aahh », son visage s'éclaire. Mais pensez-vous, elle bute sur sa liste, comparant les mots UNITED KINGDOM, non, c'est pas ça... UNITED STATES, non, pas ça non plus. Pas de visa pour vous, mademoiselle, désolée.
Je ne sais pas d'où elle sort cette bonne femme, mais c'est une plaie. Nous continuons à insister. Elle se décide à passer un coup de fil... et finalement, elle prend le passeport. Heureusement, elle n'est pas chinoise, nous ne lui avons donc pas fait l'offense de lui faire perdre la face.
La bonne idée du jour (vous allez comprendre pourquoi), fut de demander la procédure express, c'est à dire en 1 jour. Sinon, c'était une semaine.
Jeudi 23 juin - Rebelotte, nous retournons au consulat mongol, section « visa collection », qui, elle, n'est ouverte qu'une heure par jour.
C'est dingue ces consulats... Enfin bon, ce sont des diplomates, respekt.
Et, eurêka, nous avons tous les deux de beaux visas mongols dans nos passeports! Sauts de joie et d'excitation dans la rue, sur le chemin du métro. Nous rencontrons un Français en galère de visa mongol pour son stage, qui nous dit que la Russie n'émet plus de visas de tourisme!! QUOI??? Nous nous rassurons en n'y croyant qu'à moitié...
Nous allons à la gare pour acheter nos billets pour la frontière mongole, pour la semaine suivante, mais ne pouvons finalement pas les acheter, car il est trop tôt. Il faudra revenir le lendemain. C'est fou ce qu'on peut perdre comme temps inutilement parfois...
Nous rentrons à la guest-house pour en avoir le cœur net par rapport à ces visas russes, que nous avions planifié de prendre à Oulan Bator, en Mongolie.
Et? Eh bien c'est qu'il avait à moitié raison, le bougre!
Le consulat russe de Pékin ne délivre des visas qu'exclusivement aux résidents chinois (ce que nous ne sommes pas), donc « niet », c'est le cas de le dire, mais nous étions au courant de cela. Pratique, quand on sait que deux des trois lignes du Transsibérien partent de Pékin!!!
Et en Mongolie?, et bien ils ont eu une idée encore plus saugrenue (c'est dire). Ils se sont fait une liste de 10 pays auxquels ils acceptent de délivrer des visas. Je vous le donne en mille, la France y figure... et pas la Slovénie. Énervement, désespoir... Oui, ces consulats sont vraiment désespérants. Ils vous passeraient l'envie d'aller visiter le pays qu'ils sont censés représenter.
Branle-bas de combat. Il est trop tard pour aller au consulat de Russie aujourd'hui, mais il faut trouver une solution.
En gros, on a le choix entre:
Passer en douce et, au mieux, se prendre une balle dans le dos, au pire, terminer au goulag. Bof.
Faire demi-tour, rager sur les Russes et aller au Népal à la place. Cher et pas simple.
Chopper un visa de transit et traverser la Russie par voie terrestre, mais en express (7 à 10 jours). Pas vraiment le pied.
Trouver une idée et persévérer jusqu'à ce qu'on n'ait vraiment plus aucune autre alternative.
Vendredi 24 juin - Toujours pas visité Pékin, à part un passage par l'inévitable place Tian'anmen.
Nous filons au consulat russe sans perdre de temps, avec nos cartes d'identité hongkongaises.
Que ce soit clair, on a eu l'occasion de vous le dire, dans la tête de beaucoup d'Européens, Hong Kong c'est la Chine. La réalité est toute différente. Nous étions résidents hongkongais, pas résidents chinois. Et au consulat russe de Hong Kong, ils nous avaient dit qu'à Pékin, ils refuseraient nos passeports, mais que ce devrait être possible à Oulan Bator. C'était il y a 5 mois... Ils ont visiblement changé d'avis.
Donc il va falloir jouer un peu la comédie.
S'il vous plait madame, on n'a pas pu faire nos visas à Hong Kong - Oui oui, nous travaillons là-bas - Est-ce que ce serait possible de nous les faire ici?
Elle tique. Toute l'équipe s'en mêle, ça parle russe derrière les vitres. On nous dévisage. Nos passeports sont feuilletés de bout en bout.
Mais pourquoi ne les avez-vous pas faits à Hong Kong?
Parce qu'il était trop tôt, ils auraient expiré avant qu'on ait eu le temps de mettre un pied sur les rives du Lac Baikal...
On sent 70 ans d'organisation soviétique derrière ces bureaux. C'est rigide, ça cherche pas trop à comprendre. Les russes, ils sont pires que les chinois pour les visas.
Bon, on peut essayer, répond cette jolie slave. Mais il vous faut des lettres d'invitation, des vouchers touristiques, et des lettres de confirmation...
Ah oui, un visas russe, ça ne s'achète pas, ça se mérite. C'est beaucoup d'argent et beaucoup de travail. Nous ne sommes pas sûrs d'y arriver, mais avons nous le choix? Nous retournons illico à l'hôtel, où nous cherchons sur internet un site qui vend ce genre de documents, mais nous sommes vendredi, ça prend au moins un jour ouvrable, ce qui fait qu'on ne l'aura probablement pas avant lundi après-midi (avec le décalage horaire), donc mardi matin au consulat, ça nous amène au mardi d'après au plus tôt pour récupérer nos passeports...
Allez, pour 30$US chacun, on tente. Coup de pot, les documents nous arrive le jour même, dans la soirée!
Je prolonge également mon assurance rapatriement, afin d'être couvert pendant toute la durée de notre séjour sibérien. C'est eux qui l'exigent.
Lundi 27 juin - Après un week-end un peu détente où il a tout de même fallu courir pour trouver un cyber café avec imprimante et des ordinateurs qui ouvrent les documents PDF (visiblement, c'est un format étranger aux chinois!), nous avons nos « vouchers » et lettres d'invitation sur le territoire russe, établis par une agence touristique moscovite, des photos d'identité, ainsi que nos formulaires, remplis la dernière fois.
Nous allons au consulat russe peu après l'ouverture. Le type devant nous, un gros chinois dégoulinant de sueur insiste (en chinois) pour faire accepter sa demande de visa, mais pour lui, ce sera encore une fois « niet ». Tout le monde, s'énerve, la jolie slave perd son charme. C'est à notre tour... La nana est visiblement à bout de nerfs, pas bon pour nous.
Mais enfin, pourquoi n'avez-vous pas fait votre demande à Hong Kong? Me répète t-elle.
Je vous l'ai dit, nous sommes partis trop tôt. Ils ne pouvaient pas nous les faire.
Mais vous retournez bien à Hong Kong?
Bien sûr, Madame.
Da, da, me dit elle en nous regardant avec un air suspicieux probablement typiquement soviétique. Et quelle est votre entreprise là bas, vous n'avez pas mis leur nom et coordonnées?
Euh... Ah oui, attendez, on va vous les donner.
Je récupère les documents. La pression monte. Nous écrivons le nom de l'école, à Hong Kong, mais ne connaissons ni le numéro de téléphone, ni l'adresse exacte, ni l'adresse e-mail. Pas bon. Je les lui rends.
Mais quels sont les numéros de téléphone, et adresse e-mail?
Nous reprenons le formulaire et y inscrivons une adresse e-mail à moitié de mémoire, à moitié imaginée.
Bien, quand voulez-vous vos visas? Nous demande-t-elle.
(quoi? Ce serait possible en moins d'une semaine?) Le plus tôt possible serait le mieux.
Pouvez-vous attendre deux semaines?
Gulp. Pardon? Deux semaines?? Mais... C'est que nos visas chinois expirent dans 10 jours...
Bon, on va voir ce qu'on peut faire. Revenez la semaine prochaine. Allez régler les visas à la caisse.
Et 70€ plus tard, nous ressortons du consulat, dépités, absolument pas sûr de quand on va récupérer nos passeports, ni de l'utilité de toutes ces dépenses et de l'issue de l'histoire...
De retour à l'hôtel, nous écrivons à nos anciens collègues et patronne hongkongais, afin de les prévenir d'un très probable coup de fil des autorités russes, s'assurant que nous travaillons toujours pour eux. Pas de gaffe, svp.
Nous passons donc une semaine un peu tendue, pleine d'incertitude quant à la suite de notre voyage.
Nous faisons nos visites (Muraille de Chine, Cité Interdite, Palais d'été, temples, les hutong, ces quartiers populaires de maisonnettes de briques et de tuiles grises), entrecoupées de séances de mangeage de succulents raviolis chinois cuits à la vapeur, de délicieuses nouilles fraîches aux œufs et à la tomate, ou de la spécialité sichuanaise à laquelle nous sommes devenus accrocs, le Mapo Tofou. Un truc super épicé, qui vous anesthésie langue, palais et gorge (une sensation assez paniquante la première fois), afin de vous permettre d'être en mesure d'avaler ce plat super pimenté...
Au cours de la semaine, nous achetons nos billets pour le transsibérien. Mais comme le trajet Pékin– Oulan Bator est hors de prix, et qu'on ne peut acheter les billets que dans des agences touristiques (bah non, à la gare, ça n'a aucun sens, voyons...), nous nous rabattons sur le même train, mais n'achetons que le trajet jusqu'à la frontière. Nous traverserons nous même et prendrons un autre train de l'autre côté, le lendemain. Ca revient 5 fois moins cher, nuit comprise. Nous achetons nos billets pour le 6 juillet, la veille de l'expiration de nos visas chinois. Quelle que soit l'issue de cette histoire de russes, il nous faut sortir de Chine. Si l'on dépassait la durée du visa, l'amende est de 60€ par jour...
Lundi 04 juillet (Bon anniversaire Anne) – Nous voici de retour au consulat russe. Nous allons, tendus, au guichet de remise des visas. Et toute souriante, c'est une autre femme, qui, après quelques questions de formalité, nous rends nos passeports. D'abord le mien, je l'ouvre. Oh, le beau visa en cyrillique! Tina, idem. Sauvés.
Nous sortons du consulat, hilares, surexcités, et tombons sur un couple d'allemands de notre âge. Nous échangeons quelques infos. Eux, non résidents, ni Chinois ni Hongkongais, n'ont pas le choix, et se sont rabattus sur des visas de transit. Ils sont venus récupérer leurs passeports. Ils prévoient d'être en Mongolie à la même période que nous. Nous échangeons nos e-mails, sait-on jamais, nous pourrions nous revoir de l'autre côté de la frontière. Nous ne le savons pas encore, ils seront nos compagnons de voyage, à travers la steppe et le désert, pour le mois passé en Mongolie.
Mercredi 06 juillet – 6h45 du matin, nous montons tous les dans le K3, le transsibérien au départ de Pékin, ou plutôt le transmongolien. Beaucoup d'occidentaux sont également à nos côtés, nous n'en avons jamais vu autant depuis le début du voyage. Mais nous serons les seuls à descendre à Erlian, la ville frontière. On vous racontera le passage folklorique de cette frontière dans un prochain post.
A bientôt.
T&B
Nous y voilà, débarqués du train à 5h50 du matin, les yeux tous collés.
Dès le premier jour, nous nous mettons à faire des trucs importants, comme se (ré-)équiper en médicaments, en matériel de camping pour la Mongolie, voir comment ça se passe pour le départ en train, avec le Transsibérien. Ce fut d'ailleurs compliqué et cher.
Il a aussi fallu que nous nous occupions de nos visas mongols sans perdre de temps.
Les visites ont donc dû attendre.
Mardi 21juin – Nous allons donc au consulat de Mongolie, le matin même de notre arrivée. Mais comme il nous a fallu un moment pour le trouver, après une bonne heure de queue, la bonne femme ferme son rideau devant nous, en nous disant de revenir le lendemain matin...
Mercredi 22 juin – Cette fois, nous nous pointons à l'ouverture. Jamais vu des procédures aussi longues, nous nous demandons si nous allons réussir à passer (section visa ouverte 3h/jour).
Yes, c'est enfin notre tour, mais la bonne femme tique sur la nationalité de Tina, qui ne figure pas sur sa petite liste de 20 pays, et refuse de lui prendre son passeport. Nous insistons... Non, ce n'est pas la Slovaquie, c'est la SloVÉnie. Non, encore non. Nous lui écrivons le pays et EUROPEAN UNION sur un papier... « Aahh », son visage s'éclaire. Mais pensez-vous, elle bute sur sa liste, comparant les mots UNITED KINGDOM, non, c'est pas ça... UNITED STATES, non, pas ça non plus. Pas de visa pour vous, mademoiselle, désolée.
Je ne sais pas d'où elle sort cette bonne femme, mais c'est une plaie. Nous continuons à insister. Elle se décide à passer un coup de fil... et finalement, elle prend le passeport. Heureusement, elle n'est pas chinoise, nous ne lui avons donc pas fait l'offense de lui faire perdre la face.
La bonne idée du jour (vous allez comprendre pourquoi), fut de demander la procédure express, c'est à dire en 1 jour. Sinon, c'était une semaine.
Jeudi 23 juin - Rebelotte, nous retournons au consulat mongol, section « visa collection », qui, elle, n'est ouverte qu'une heure par jour.
C'est dingue ces consulats... Enfin bon, ce sont des diplomates, respekt.
Et, eurêka, nous avons tous les deux de beaux visas mongols dans nos passeports! Sauts de joie et d'excitation dans la rue, sur le chemin du métro. Nous rencontrons un Français en galère de visa mongol pour son stage, qui nous dit que la Russie n'émet plus de visas de tourisme!! QUOI??? Nous nous rassurons en n'y croyant qu'à moitié...
Nous allons à la gare pour acheter nos billets pour la frontière mongole, pour la semaine suivante, mais ne pouvons finalement pas les acheter, car il est trop tôt. Il faudra revenir le lendemain. C'est fou ce qu'on peut perdre comme temps inutilement parfois...
Nous rentrons à la guest-house pour en avoir le cœur net par rapport à ces visas russes, que nous avions planifié de prendre à Oulan Bator, en Mongolie.
Et? Eh bien c'est qu'il avait à moitié raison, le bougre!
Le consulat russe de Pékin ne délivre des visas qu'exclusivement aux résidents chinois (ce que nous ne sommes pas), donc « niet », c'est le cas de le dire, mais nous étions au courant de cela. Pratique, quand on sait que deux des trois lignes du Transsibérien partent de Pékin!!!
Et en Mongolie?, et bien ils ont eu une idée encore plus saugrenue (c'est dire). Ils se sont fait une liste de 10 pays auxquels ils acceptent de délivrer des visas. Je vous le donne en mille, la France y figure... et pas la Slovénie. Énervement, désespoir... Oui, ces consulats sont vraiment désespérants. Ils vous passeraient l'envie d'aller visiter le pays qu'ils sont censés représenter.
Branle-bas de combat. Il est trop tard pour aller au consulat de Russie aujourd'hui, mais il faut trouver une solution.
En gros, on a le choix entre:
Passer en douce et, au mieux, se prendre une balle dans le dos, au pire, terminer au goulag. Bof.
Faire demi-tour, rager sur les Russes et aller au Népal à la place. Cher et pas simple.
Chopper un visa de transit et traverser la Russie par voie terrestre, mais en express (7 à 10 jours). Pas vraiment le pied.
Trouver une idée et persévérer jusqu'à ce qu'on n'ait vraiment plus aucune autre alternative.
Vendredi 24 juin - Toujours pas visité Pékin, à part un passage par l'inévitable place Tian'anmen.
Nous filons au consulat russe sans perdre de temps, avec nos cartes d'identité hongkongaises.
Que ce soit clair, on a eu l'occasion de vous le dire, dans la tête de beaucoup d'Européens, Hong Kong c'est la Chine. La réalité est toute différente. Nous étions résidents hongkongais, pas résidents chinois. Et au consulat russe de Hong Kong, ils nous avaient dit qu'à Pékin, ils refuseraient nos passeports, mais que ce devrait être possible à Oulan Bator. C'était il y a 5 mois... Ils ont visiblement changé d'avis.
Donc il va falloir jouer un peu la comédie.
S'il vous plait madame, on n'a pas pu faire nos visas à Hong Kong - Oui oui, nous travaillons là-bas - Est-ce que ce serait possible de nous les faire ici?
Elle tique. Toute l'équipe s'en mêle, ça parle russe derrière les vitres. On nous dévisage. Nos passeports sont feuilletés de bout en bout.
Mais pourquoi ne les avez-vous pas faits à Hong Kong?
Parce qu'il était trop tôt, ils auraient expiré avant qu'on ait eu le temps de mettre un pied sur les rives du Lac Baikal...
On sent 70 ans d'organisation soviétique derrière ces bureaux. C'est rigide, ça cherche pas trop à comprendre. Les russes, ils sont pires que les chinois pour les visas.
Bon, on peut essayer, répond cette jolie slave. Mais il vous faut des lettres d'invitation, des vouchers touristiques, et des lettres de confirmation...
Ah oui, un visas russe, ça ne s'achète pas, ça se mérite. C'est beaucoup d'argent et beaucoup de travail. Nous ne sommes pas sûrs d'y arriver, mais avons nous le choix? Nous retournons illico à l'hôtel, où nous cherchons sur internet un site qui vend ce genre de documents, mais nous sommes vendredi, ça prend au moins un jour ouvrable, ce qui fait qu'on ne l'aura probablement pas avant lundi après-midi (avec le décalage horaire), donc mardi matin au consulat, ça nous amène au mardi d'après au plus tôt pour récupérer nos passeports...
Allez, pour 30$US chacun, on tente. Coup de pot, les documents nous arrive le jour même, dans la soirée!
Je prolonge également mon assurance rapatriement, afin d'être couvert pendant toute la durée de notre séjour sibérien. C'est eux qui l'exigent.
Lundi 27 juin - Après un week-end un peu détente où il a tout de même fallu courir pour trouver un cyber café avec imprimante et des ordinateurs qui ouvrent les documents PDF (visiblement, c'est un format étranger aux chinois!), nous avons nos « vouchers » et lettres d'invitation sur le territoire russe, établis par une agence touristique moscovite, des photos d'identité, ainsi que nos formulaires, remplis la dernière fois.
Nous allons au consulat russe peu après l'ouverture. Le type devant nous, un gros chinois dégoulinant de sueur insiste (en chinois) pour faire accepter sa demande de visa, mais pour lui, ce sera encore une fois « niet ». Tout le monde, s'énerve, la jolie slave perd son charme. C'est à notre tour... La nana est visiblement à bout de nerfs, pas bon pour nous.
Mais enfin, pourquoi n'avez-vous pas fait votre demande à Hong Kong? Me répète t-elle.
Je vous l'ai dit, nous sommes partis trop tôt. Ils ne pouvaient pas nous les faire.
Mais vous retournez bien à Hong Kong?
Bien sûr, Madame.
Da, da, me dit elle en nous regardant avec un air suspicieux probablement typiquement soviétique. Et quelle est votre entreprise là bas, vous n'avez pas mis leur nom et coordonnées?
Euh... Ah oui, attendez, on va vous les donner.
Je récupère les documents. La pression monte. Nous écrivons le nom de l'école, à Hong Kong, mais ne connaissons ni le numéro de téléphone, ni l'adresse exacte, ni l'adresse e-mail. Pas bon. Je les lui rends.
Mais quels sont les numéros de téléphone, et adresse e-mail?
Nous reprenons le formulaire et y inscrivons une adresse e-mail à moitié de mémoire, à moitié imaginée.
Bien, quand voulez-vous vos visas? Nous demande-t-elle.
(quoi? Ce serait possible en moins d'une semaine?) Le plus tôt possible serait le mieux.
Pouvez-vous attendre deux semaines?
Gulp. Pardon? Deux semaines?? Mais... C'est que nos visas chinois expirent dans 10 jours...
Bon, on va voir ce qu'on peut faire. Revenez la semaine prochaine. Allez régler les visas à la caisse.
Et 70€ plus tard, nous ressortons du consulat, dépités, absolument pas sûr de quand on va récupérer nos passeports, ni de l'utilité de toutes ces dépenses et de l'issue de l'histoire...
De retour à l'hôtel, nous écrivons à nos anciens collègues et patronne hongkongais, afin de les prévenir d'un très probable coup de fil des autorités russes, s'assurant que nous travaillons toujours pour eux. Pas de gaffe, svp.
Nous passons donc une semaine un peu tendue, pleine d'incertitude quant à la suite de notre voyage.
Nous faisons nos visites (Muraille de Chine, Cité Interdite, Palais d'été, temples, les hutong, ces quartiers populaires de maisonnettes de briques et de tuiles grises), entrecoupées de séances de mangeage de succulents raviolis chinois cuits à la vapeur, de délicieuses nouilles fraîches aux œufs et à la tomate, ou de la spécialité sichuanaise à laquelle nous sommes devenus accrocs, le Mapo Tofou. Un truc super épicé, qui vous anesthésie langue, palais et gorge (une sensation assez paniquante la première fois), afin de vous permettre d'être en mesure d'avaler ce plat super pimenté...
Au cours de la semaine, nous achetons nos billets pour le transsibérien. Mais comme le trajet Pékin– Oulan Bator est hors de prix, et qu'on ne peut acheter les billets que dans des agences touristiques (bah non, à la gare, ça n'a aucun sens, voyons...), nous nous rabattons sur le même train, mais n'achetons que le trajet jusqu'à la frontière. Nous traverserons nous même et prendrons un autre train de l'autre côté, le lendemain. Ca revient 5 fois moins cher, nuit comprise. Nous achetons nos billets pour le 6 juillet, la veille de l'expiration de nos visas chinois. Quelle que soit l'issue de cette histoire de russes, il nous faut sortir de Chine. Si l'on dépassait la durée du visa, l'amende est de 60€ par jour...
Lundi 04 juillet (Bon anniversaire Anne) – Nous voici de retour au consulat russe. Nous allons, tendus, au guichet de remise des visas. Et toute souriante, c'est une autre femme, qui, après quelques questions de formalité, nous rends nos passeports. D'abord le mien, je l'ouvre. Oh, le beau visa en cyrillique! Tina, idem. Sauvés.
Nous sortons du consulat, hilares, surexcités, et tombons sur un couple d'allemands de notre âge. Nous échangeons quelques infos. Eux, non résidents, ni Chinois ni Hongkongais, n'ont pas le choix, et se sont rabattus sur des visas de transit. Ils sont venus récupérer leurs passeports. Ils prévoient d'être en Mongolie à la même période que nous. Nous échangeons nos e-mails, sait-on jamais, nous pourrions nous revoir de l'autre côté de la frontière. Nous ne le savons pas encore, ils seront nos compagnons de voyage, à travers la steppe et le désert, pour le mois passé en Mongolie.
Mercredi 06 juillet – 6h45 du matin, nous montons tous les dans le K3, le transsibérien au départ de Pékin, ou plutôt le transmongolien. Beaucoup d'occidentaux sont également à nos côtés, nous n'en avons jamais vu autant depuis le début du voyage. Mais nous serons les seuls à descendre à Erlian, la ville frontière. On vous racontera le passage folklorique de cette frontière dans un prochain post.
A bientôt.
T&B
Pas s^ur que les accents soient bien passes. Ici, ca me donne des caracteres en cyrillique, je sais pas si c'est pareil chez vous...
RépondreSupprimerPas grave pour les accents.. L'important est le contenu.
RépondreSupprimerAprès ce parcours du combattant vous voilà enfin en MONGOLIE. Dans quel état allez-vous arriver ici ? !!! Très honnêtement, je vous trouve super courageux .. le terme "voyage organisé' n'évoque-t-il rien pour vous ?? Non, j'rigole.. Je vous souhaite un excellent séjour et attend de vos nouvelles avec impatience.
Mme DUSEIZE
Haletant ! Effectivement, ça se mérite ! Bravo pour votre débrouillardise et ne perdez surtout pas les colliers d'aromatiques porte-bonheur tibétains pour la suite ! Gros bisous ! Tata4
RépondreSupprimerVos pérégrinations avec les consulats me rappellent les démarchent administratives françaises...
RépondreSupprimerNe prenez pas trop de risques, nous aurons du mal à vous apporter des oranges... :o)
Jerome.
Anne, je les imagine facilement dans un bus l'appareil photo collé à la vitre à photographier les monuments décrits avec détails par le guide... :o)
RépondreSupprimer"C'était fantastique".
J'espère quand même qu'ils se mettraient au fond pour cette drôle d'aventure!
Jerome.
Bastoche et Tina, vos aventures me font rêver. Ca me donne la pêche!
RépondreSupprimerJerome.
De retour à Oulan Bator, tout va bien, ce pays est merveilleux. On essaye de vous envoyer des news dès qu'on a un moment...
RépondreSupprimerMerci à tous pour vos réactions et commentaires.
Bises
Bastoche