dimanche 26 juin 2011

Zhong Lu Zhangzhai – 2000m et des brouettes

.
.

Ouh là, on redescend! Nous repassons sous la barre des 2000m pour la première fois depuis plusieurs semaines. Depuis la dernière étape au Vietnam (Sapa), en fait, nous étions entre 1500 et 5000 mètres d'altitude. A la longue, les nuits passées en altitude (elles sont plus courtes) et les longs trajets en bus (en particulier depuis Lijiang, au Yunnan), nous ont bien fatigués.
.

C'est vrai que nous passons régulièrement des journées de 8 à 13h dans des bus bondés, pris avant le lever du jour (en général vers les 6h), avec parfois un type qui vous vomît quasiment sur les genoux, un voisin de siège qui ne s'est visiblement pas lavé depuis plusieurs, euh, mois? Quoi, plus???, sur des pistes défoncées où les bus ont une vitesse de pointe de 30km/h, où vous avez l'impression que votre postérieur ne va pas tenir jusqu'à destination, et que de toute façon, le chauffeur du bus, complètement ivre de Red-Bull, va vous envoyer dans le ravin au prochain tournant... sans oublier les trajets que l'on effectue bourré d'Imodium, vous savez, ce cachet miracle, le plus grand ami du voyageur au long cours (si vous ne savez pas ce que c'est, suivez notre conseil, et ne partez jamais sans!) Bref - à la longue, tout ça fatigue un peu.









C'est donc avec un certain plaisir que nous retrouvons ces basses altitudes, ces montagnes couvertes d'arbres (pas un seul depuis des jours), et ce climat tempéré qui nous est familier et où l'on cultive le blé et le maïs.
.
Nous voici donc à Danba. Nous arrivons à 6, en van, avec nos acolytes rencontrés en route (Sam l'Australien, Rif l'Anglais, Liza, l'Américaine, et toujours Bill, le Canadien), dans cette petite ville au creux d'une gorge profonde et verte. Sur les flancs des montagnes, des petits villages ne demandent qu'à nous accueillir, mais les gars sont pressés par leur projet d'arriver à Chengdu, afin d'obtenir des autorisations pour aller à Lhassa (malheureusement en vain, comme ils le découvrirons quelques jours plus tard, la frontière étant résolument hermétique aux étrangers). C'est pour cette raison qu'ils décident de repartir dès le lendemain matin pour la capitale sichuanaise. Liza, Tina et moi décidons de prendre un taxi en direction des ces hameaux montagnards. Pas de larmes versées, nous nous retrouverons à Chengdu.




.

Le taxi grimpe des route incroyablement raides (90% du trajet s'effectue en première), pour nous emmener jusqu'à Zhong Lu Zhangzhai. Nous y posons nos sacs dans une « chambre d'hôte » locale, une maison tibétaine superbe, située au milieux des champs, avec des vues imprenables sur la région et les villages avoisinants, et depuis lesquels dépassent de hautes tours de guet en pierre, datant de je ne sais trop quand, mais c'est vieux. L'atmosphère là haut est d'une tranquillité incroyable. Les paysans s'occupent tranquillement dans leurs champs de blé. Pas de voiture, tout le monde se déplace sur de petits chemins de terre passant d'un village à l'autre. Nous y dinons comme des rois. Nous y dormons aussi bien que chez Tina, dans son petit village dans les collines où même les ours se sentent à l'aise... Nous y petit-déjeunons tibétain, évidemment (thé au beurre de yak, petits pains cuits à la vapeur, bouillie de riz (difficile de faire plus fade), œufs durs, chou cru pimenté, et cacahuètes à la mode tibétaine. Ne leur parlez pas de café, ils ne connaissent pas!

Dans les collines, par un temps absolument superbe, nous faisons plusieurs randonnées, nous nous embourbons dans des chemins inondés par les pluies diluviennes des jours passés (avez-vous entendu parler des inondations dans le centre du pays?), jouissant de chaque instant, savourant un paysage qui nous ravit, qui nous exalte!
.



Nous resterions bien quelques jours, mais nous avons promis aux gars de les retrouver chez Sim's, à Chengdu. Donc après 24h dans ce lieu féérique, nous redescendons à Danba, y acheter des billets de bus pour la cinquième ville de Chine, mettant ainsi un terme à notre périple tibétain. Ce trajet de 13h sera sans aucun doute l'un des plus pénibles effectués jusque là, bloqués par des rochers éboulés sur la route, barrant le chemin. Finalement - vive la Chine - pas d'évacuation en hélicoptère, nous sommes tous descendu du bus, et le chauffeur, au péril de sa vie (sans ironie), a fait passer le bus en passant à moins de dix centimètres du bord fissuré d'un ravin de cinquante mètres et d'une rivière déchainée... Les poids lourds derrières nous, espérons le, ont réussi le même exploit.
.




Allez, le Tibet, c'est fini, consolons nous avec les pandas du Sichuan!
A bientôt!

T&B

4 commentaires:

  1. Quelle magnifique dernière virée tibétaine ! Vos têtes, vos coeurs et vos coccyx s'en souviendront.

    Cette fois, il s'agit de tous y croire ensemble pour l'obtention de vos visas demain, soyez sûrs que nous marabouterons à distance les gars Russes qui manient les tampons libérateurs !

    Mais en attendant, vous allez bien nous concocter un billet sur la Cité Interdite, si vous arrivez à en trouver le temps, hein ?

    Enormes bises !!!

    RépondreSupprimer
  2. Toujours aussi rapide que ton ombre pour poster des commentaires, Tata4!! Mais comment fait-elle pour aller aussi vite?
    Tout d'abord merci à ceux (celles) qui continuent de nous poster des commentaires (on les reçois par email). Ca fait plaisir. Vraiment.
    Oui, le Tibet, c'est derrière nous. Avec le recul de ces derniers jours, on se rend bien compte que ça a été la section la plus forte de notre voyage.
    Minute papillon, pour la Cité Interdite, va falloir attendre un peu...
    Et on a en effet besoin de vos doigts croisés pour les visas russes. Que ceux qui ne comprennent pas pourquoi patientent (en plus de croiser les doigts), on vous racontera bientôt nous nouvelles mésaventures consulaires et pékinoises...
    Bises ;)
    Bastoche

    RépondreSupprimer
  3. Allez, tout le monde psalmodie en choeur : "Oulan Bator-Oulan-Bator-Oulan-Bator..."

    De tout coeur avec vous pour ces foutus visas !

    Bises ! :)))

    RépondreSupprimer
  4. De tout coeur alors
    Gros bisous
    MM'S

    RépondreSupprimer